Article rédigé par Roseline A. le 4 novembre 2020
Aujourd’hui, je voulais vous faire un petit article sur les annulations de rendez-vous par nos patients. Parce que cela nous arrive dès le début de notre carrière et tout au long de celle-ci, et que l’on ne s’y habitue vraiment jamais, même si la plupart du temps, nous comprenons que cela peut arriver. J’écris donc ici pour les autres psys, thérapeutes mais aussi pour mes patients adorés : )
Les annulations de séances se font globalement rares il faut le dire. Mais personnellement, j’estime que chaque patient annulera au moins une fois une séance lors de son suivi thérapeutique étalé sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois, voir plusieurs années. Si l’annulation se fait dans les 24 à 48h, cela nous donne le temps de nous retourner et de pouvoir réaménager notre emploi du temps, voire de proposer le créneau abandonné à quelqu’un d’autre. Et c’est donc ce que je préconise : si vous voulez changer ou si vous pressentez que vous n’allez pas pouvoir honorer votre rendez-vous, prévenez-moi à l’avance et dans un délai raisonnable ! Autrement, quand cela est fait en dernière minute (j’entends par là, les séances annulées la veille pour le lendemain matin, le jour même, quelques heures avant ou quelques minutes avant) c’est toujours délicat à gérer pour nous thérapeutes.
Comme nombre de mes collègues, je considère qu’une séance annulée moins de 24h à l’avance est dûe et doit être réglée. Je prends toujours par ailleurs le temps d’expliquer à mes patients “pourquoi” j’applique cette règle-là.
Et voici ce que j’aborde :
• je fais un petit rappel du cadre professionnel : Nous, les psy, aimons rappeler que nous nous situons dans un cadre professionnel avec les personnes que nous recevons. Quand on va chez le psy, même si un lien de confiance et un lien affectif particulier se tissent (ceux qui savent, savent), on ne va pas chez “son pote” pour le dire vulgairement. Et si le psy fait preuve de beaucoup d’indulgence, il reste un professionnel de santé à part entière avec qui l’on s’engage durablement.
Signaler à notre patient que s’il ne vient pas et annule à sa convenance ses séances, il devra quand même passer à la caisse la semaine suivante, rappelle qu’il ne s’agit pas de faire un travail thérapeutique à la carte ou déstructuré (Exemple: ‘je ne viens pas cette semaine car j’estime que je n’en ai pas besoin/envie’).,
Commencer une psychothérapie et investir en soi, dans son changement psychique est un réel engagement. C’est important de le rappeler et le psy est là pour cadrer.
• Je rappelle aussi que dans une psychothérapie, il est question de respect mutuel : L’agenda de nombreux psys est bien rempli. L’heure choisie et réservée par un(e) patient(e) lui est strictement attribuée. Il va de soi, que le psy ou thérapeute ne prendra à cette heure aucun autre rendez-vous ni aucun autre engagement, que celui-ci soit professionnel ou privé. Ce créneau est donc bloqué. S’il y a annulation, c’est une heure perdue pour lui qu’il aurait pu utiliser pour quelqu’un d’autre comme je l’ai dit plus haut… Il est donc parfaitement irrespectueux d’annuler sans motif valable. Dans l’autre sens, le psy s’engage lui aussi à vous prendre en charge à l’heure et au lieu convenu. Il ne lui viendrait pas à l’idée de vous annuler à la dernière minute parce qu’il a la flemme ou pas envie de vous recevoir ce jour-là. C’est donc donnant-donnant.
Il faut également prendre en compte le fait que le psy facturant à l’heure et à l’acte, si ses patients annulaient tous quand ça leur chante, celui-ci se retrouverait en grande difficulté financière… C’est un indépendant qui doit s’organiser comme tout un chacun, ne l’oublions pas !
Certains parmi mes collègues paraîtront probablement très à cheval sur ce principe. Quant à moi, je dois avouer que j’essaye au maximum de faire preuve de souplesse, notamment par rapport à la situation sanitaire actuelle. Et je sais par ailleurs qu’il faut laisser de la place à l’exception à la règle. J’écoute donc toujours mon patient et j’essaye de comprendre pourquoi il souhaite annuler…
Premier cas de figure = Le prétexte
Est-ce par confort que le patient ne veut pas venir ? Est-ce parce qu’il a mieux à faire ? Dans ce cas, j’applique la “sentence” : vous ne voulez pas venir, OK, mais la séance doit être réglée car il s’agit d’un manque de volonté et pas d’un réel empêchement. Il faut d’ailleurs savoir que parfois en tant que psy, à certains moments des thérapies, les patients sont plus susceptibles de se désister parce qu’ils prennent peur car on commence à toucher quelque chose du doigts… Ils adoptent alors une stratégie d’évitement et repoussent le moment douloureux. Or, une séance c’est quelquefois comme un sparadrap, on a peur d’enlever le pansement, pourtant il faut le faire tout de suite, pour éviter de continuer à souffrir pendant plus longtemps…
Second cas de figure = La vraie urgence
Est-ce que c’est parce qu’il a une urgence familiale ? ou un pépin de dernière minute ? On peut tous tomber malade, tomber en panne sur l’autoroute, être retenu par son boss au bureau, avoir un parent qui se retrouve aux urgences, un bébé qui se sent mal… Je fais confiance à mes patients et dans ces cas-là je ne fais pas payer la séance. A condition encore une fois aussi que cela n’arrive pas fréquemment ou devienne récurrent.
Vous et votre psy, travaillez main dans la main, ne l’oubliez jamais ! Celui-ci n’est pas là pour vous embêter : )
Ayant été moi-même une analysée (et donc une patiente), je sais que le partenariat avec mon analyste était non négociable. Je me suis donc toujours rendue aux séances en présentiel. Je n’en ai jamais loupée aucune et tout au plus ai-je été quelques minutes en retard aux séances à cause des transports (j’ai toujours prévenu dans ces cas-là, question de politesse) mais j’admets que c’était de ma responsabilité. Car oui, il s’agit bien aussi évidemment de responsabilité individuelle. Nous sommes responsables de nous-même, de nos actes, de notre organisation, de notre planning.
Je reçois au Cabinet de la Reine a qui se trouve au 74 route de la Reine à Boulogne. Pour tout rendez-vous, vous pouvez m’appeler au 06.60.72.81.40 ou me trouver sur Doctolib : https://www.doctolib.fr/psychanalyste/boulogne-billancourt/roseline-arbelet