Article rédigé par Roseline A. le 3 Novembre 2020
En matière de santé mentale et de psychothérapie, il existe beaucoup de professionnels et il y a de quoi carrément s’y perdre… En effet, quand l’on est en souffrance et que l’on cherche un psy pour nous aider, il n’est pas toujours facile d’y voir clair et de comprendre qui fait quoi. J’ai donc décidé de vous écrire un petit article pour vous aider à y voir plus clair.
Il existe plusieurs types de “psy” que vous pouvez consulter en fonction de l’approche que vous recherchez, de vos objectifs…
- Premièrement, vous avez le ou la psychologue
Le (la) psychologue est le spécialiste des comportements humains et ses pratiques et méthodes d’investigation sont multiples. Celui-ci a suivi une formation universitaire avec une énorme partie théorique et des stages en entreprise, en institution, à l’hôpital ou tout autre organisme pouvant accueillir ce type de profession.
Il existe différentes spécialisations en psychologie à l’université. Les plus plébiscitées étant pour devenir psychologue clinicien, neuropsychologue, psychologue du travail, ou psychologue d’orientation scolaire. Il y a également deux orientations possibles pour ces futurs praticiens en santé mentale : l’approche psychanalytique et l’approche cognitive et comportementale. Le psychologue en sortant de ses études a soit un master (Bac+5) soit un doctorat (Bac+7).
Les psychologues cliniciens qui sont les plus nombreux à exercer en libéral, sont habilités à mener des entretiens spécifiques et à poser des diagnostics (autisme, TDHA, bipolarité…).
Les psychologues peuvent aussi bien gérer les troubles légers que les pathologies plus lourdes, de par leurs parcours et leurs connaissances.
Attention : Le titre de psychologue est réglementé et les psychologues possèdent ainsi un numéro ADELI (remis par l’assurance maladie). En revanche, comme ils ne sont pas médecins, la plupart des consultations ne sont pas remboursées ou alors sous certaines conditions.
Le psychologue a le droit de figurer sur la plateforme Doctolib 😉
- Deuxièmement, vous avez le psychiatre
Le psychiatre est le spécialiste des souffrances psychiques, des troubles neurocognitifs et des pathologies mentales aussi bien sous l’angle “anatomique” que psychologique. Celui-ci a suivi des études de médecine, en général, une dizaine d’année avec autant de théorie que de pratique (Bac+10). Il est donc médecin et habilité à prescrire notamment des médicaments si besoin (antidépresseurs, anxiolytiques ou neuroleptiques), mais pas que !
Il a pour objectif lors des premières rencontres d’établir un diagnostic précis pour orienter le patient vers différentes approches pouvant l’aider à mieux appréhender son trouble au quotidien ou le mener à la guérison, notamment les psychothérapies individuelle ou en groupe (thérapies cognitives et comportementales, thérapies familiale ou systémiques, psychanalyse, méthodes de relaxation…).
Le psychiatre peut avoir une spécialité : pédopsychiatre (pour les enfants), addictologie, géronto-psychiatrie (pour les personnes âgées), etc…
Le psychiatre peut aussi être psychanalyste ou thérapeute et proposer à son patient de suivre directement une thérapie avec lui mais ce n’est pas toujours le cas. Après cela dépendra de chaque médecin psychiatre car tous ne fonctionnent pas de la même façon.
On trouve les psychiatres en libéral, en hôpital mais aussi dans de nombreuses autres structures (centres spécialisés pour les autistes, en EPHAD, en prison dans des unités spécifiques pour aider les détenus…)
Les psychiatres prennent aussi bien en charge les troubles légers que les pathologies plus lourdes, mais souvent ils sont meilleurs pour aider les patients ayant une maladie psychique relativement handicapante (dépression, bipolarité, schizophrénie, autisme…). Ce ne sont pas forcément eux qu’il faut aller voir si vous traversez “simplement une mauvaise passe” (divorce douloureux, problème de couple, fausse couche, perte d’emploi) sauf s’ils sont spécialisés sur ces sujets évidemment.
Le psychiatre est le seul “psy” à être remboursé par la sécurité sociale (en totalité ou en partie) et cela dépendra de s’il est conventionné secteur 1 ou é (avec dépassement d’honoraires). Le prix de la consultation d’un psychiatre peut, par ailleurs, beaucoup varier d’un professionnel à l’autre, selon la spécialité et le lieu de consultation. Attention à bien vous renseigner également, la prise en charge par l’Assurance maladie n’est pas la même partout… Si vous avez une complémentaire santé, celle-ci peut compléter en vous remboursant tout ou partie de ce qu’il reste.
Le psychiatre a le droit de figurer sur la plateforme Doctolib puisqu’il est médecin 😉
- Ensuite vous aurez le psychopraticien
Le psychopraticien est un écoutant et accompagnant en santé mentale, c’est celui qui propose une méthode de psychothérapie spécifique à ses patients pour les aider à atténuer leurs souffrances et à faire face aux obstacles de l’existence.
Le psychopraticien a un parcours différent du psychologue ou du psychiatre. Il n’est ni médecin, ni universitaire et s’est formé de manière “libre”, dans des écoles spécifiques à une ou plusieurs méthodes comme la gestalt-thérapie, la systémie, l’analyse transactionnelle, l’EMDR, la biodynamique ou la thérapie humaniste, etc… Sa formation est composée d’unités théoriques, méthodologiques et pratiques. Il a dû également suivre des cours de psychopathologie clinique (pour repérer les troubles chez ses patients et les accompagner au mieux).
Il doit par ailleurs avoir suivi lui-même une psychothérapie personnelle approfondie (dans la technique de son choix ou dans la discipline à laquelle il se forme) et être supervisé au début comme tout au long de sa pratique professionnelle. En tant que patient, vous pouvez interroger le psychopraticien là-dessus pour en savoir plus.
Il s’engage à respecter le code déontologique de la profession et adhère le plus souvent à une ou plusieurs associations (SNPPsy, Psy-G ou d’autres encore…).
Les psychopraticiens sont – selon moi – plus habilités à gérer les troubles légers (anxiété, phobies, hypocondrie, dépendance affective par exemple) et méconnaissent souvent les pathologies lourdes car ils n’ont pas forcément suivi de formation en psychopathologie clinique.
= Attention, ce praticien en santé mentale ne peut pas établir de diagnostic ni prescrire de médicaments et n’est pas remboursé par l’assurance maladie. Certaines séances peuvent éventuellement en revanche être prises en charge par votre mutuelle si celle-ci l’inclut dans ses prestations.
Le psychopraticien n’a malheureusement pas le droit de figurer sur la plateforme Doctolib 😉
- Ensuite, nous avons le psychanalyste*
Le psychanalyste ou analyste est le praticien qui accompagne des patients en difficulté psychique et leur propose la “talking cure” (cure par la parole) comme moyen pour mieux comprendre sa souffrance et répondre à des problématiques personnelles aussi bien que des questions existentielles.
Le psychanalyste a suivi une formation différente de ses confrères. D’une part, il s’est formé pendant plusieurs années à la psychanalyse soit dans une école en particulier (il en existe plusieurs comme l’Ecole de la cause freudienne à Paris, l’institut C.G. Jung française ou encore l’Ecole Lacanienne par ex) soit il est allé chercher des enseignements dans un organisme plus généraliste (l’EFPP, l’AERPA, le CNFDI pour ne citer qu’eux). Il peut aussi avoir suivi de nombreux séminaires professionnels pour acquérir la partie théorique essentielle à sa pratique.
Par ailleurs, il a suivi une analyse didactique de plusieurs années à raison d’une à deux séances par semaine et il est supervisé par un pair (c’est à dire un autre psychanalyste plus âgé et très expérimenté).
Une petite distinction à faire : il existe souvent des psychologues-psychanalystes et des psychiatres-psychanalystes.
Les psychanalystes peuvent, de par la filiation et les accointances historiques avec la psychiatrie, aussi bien gérer les troubles légers (névrotiques par exemple) que les pathologies plus lourdes (psychoses). Par ailleurs, de nombreux psychanalystes travaillent main dans la main avec des psychiatres (ceci est encore une fois dû aux relations ténues entre les 2 disciplines et parce que ne l’oublions pas, Freud était neuropsychiatre avant de créer la psychanalyse).
= Attention, ce praticien en santé mentale, s’il est simplement psychanalyste ne peut pas établir de diagnostic ni prescrire de médicaments et n’est pas remboursé par l’assurance maladie. Certaines séances peuvent éventuellement en revanche prises en charge par votre mutuelle si celle-ci l’inclut dans ses prestations.
Le psychanalyste a le droit de figurer sur la plateforme Doctolib 😉
- Enfin n’oublions pas les psychothérapeutes
Le psychothérapeute traite généralement tous les troubles psychologiques, sociaux et psychosomatiques et accompagne son patient dans la psychothérapie adaptée à ses besoins et à son trouble.
Le psychothérapeute était autrefois le titre porté par ceux qui sont actuellement les psychopraticiens. Un décret de 2012 a changé la donne et a fait en sorte que ce titre soit protégé (tout comme le titre de psychologue).
Le titre ne peut désormais être obtenu que par des praticiens ayant minimum un niveau bac + 5 et ayant validé une formation en psychopathologie clinique. Souvent ce sont des psychologues ou des psychiatres.
Certains psychothérapeutes d’avant le décret ont pu garder le titre s’ils justifiaient d’un certain nombre d’années de pratique. Cependant attention à distinguer ces deux types de psychothérapeutes, car tous ne se valent pas !
Les psychothérapeutes peuvent aussi bien gérer les troubles légers que les pathologies plus lourdes, de par leur parcours et leurs connaissances.
Le psychothérapeute a le droit de figurer sur la plateforme Doctolib 😉
Pour terminer, j’ajouterai, qu’il y a une chose importante qui n’est pas mentionnée dans les profils de métier de “psy” quels qu’ils soient… c’est la PASSION de l’accompagnement et l’AMOUR de l’être humain. Un bon praticien doit être selon moi, en plus de tout ce que l’on a vu plus haut, guidé par ces deux moteurs pour être vraiment doué dans ce qu’il fait.
En tant que “patient” ou “client”, par ailleurs, vous pouvez tout à fait, lors de votre recherche du praticien “parfait”, appeler ces professionnels de santé mentale et poser des questions pour vous faire une idée de leur sérieux, de leur engagement vis-à-vis de leurs patients et pour voir si le feeling passe tout simplement. N’oubliez pas enfin, qu’il y a des bons et des mauvais praticiens partout, dans toutes les professions…
*Je suis moi-même psychopraticienne et psychanalyste et j’ai repris des études pour devenir psychologue du travail (titre d’état). J’ai suivi une analyse didactique chaque semaine pendant 2 ans et je suis supervisée par un pair psychanalyste pratiquant depuis 20 ans.
Retrouvez moi sur Doctolib : https://www.doctolib.fr/psychanalyste/boulogne-billancourt/roseline-arbelet