Article proposé par Roseline Arbelet le 17 février 2021

Dans les moments difficiles, il est utile d’avoir des amis et des êtres chers vers qui se tourner pour discuter de ses problèmes et obtenir du soutien. Ces compagnons de route, amis de longue date ou plus récents peuvent simplement être présent(e)s, écouter, partager leur avis, offrir quelques mots d’encouragement, voir faire des câlins et beaucoup de réconfort pour les plus tactiles 😉

Les amies sont parfois la famille de coeur que l’on se choisit et avec qui on partage tout

Une nouvelle étude américaine* suggère que le soutien des amis est bien plus important qu’on ne le croit. Cela pourrait en effet aider “nos cerveaux” à voir les problèmes que nous rencontrons d’une manière différente – ou encore nous permettre de regarder la vie sous un autre angle de vue. Au delà de ça, nous confier et chercher des solutions auprès de nos amis est un atout car c’est toujours mieux de réfléchir à une problématique à deux que d’essayer de la résoudre seul(e) ou de s’isoler dans son coin.

Des chercheurs de l’UCLA ont en fait recruté 120 jeunes femmes pour observer comment elles géraient les situations et affects difficiles. Pour évoquer leurs ressentis, on leur a montré une série d’images négatives, telles que des visages tristes ou en colère, ou des personnes vivant dans la pauvreté. Après avoir visionné chaque image, elles ont été invitées à y répondre naturellement, à les réinterpréter (c’est à dire donner une version différente pour se sentir mieux ensuite), ou à écouter une réinterprétation enregistrée par un(e) ami(e) qui les accompagnait pour participer à l’étude. Par exemple, si une image montrait un couple en train de se disputer, la réinterprétation pouvait être “un couple avec une femme qui a l’air bouleversée mais qui travaille à régler ce désaccord avec son conjoint“.

Après chaque image, les participantes ont noté à quel point elles se sentaient mal à ce moment-là. Elles sont également passées par le même processus avec des images neutres (par exemple des personnes en train de lire dans un parc ou de marcher en forêt).

En fin de compte, voir des images négatives a renforcé le sentiment de malaise de ces personnes. La pratique de la réinterprétation (que l’on utilise aussi en thérapie pour objectiver une situation) ou de regarder les choses sous un autre angle, a aidé à atténuer la détresse des participantes. Au delà de cela, la réinterprétation d’un(e) ami(e) a eu un plus fort impact encore !

«La régulation des émotions est plus efficace lorsque d’autres personnes nous aident activement», déclare l’auteure principale de l’étude, Razia Sahi, étudiante diplômée de l’UCLA.

Pourquoi le point de vue d’un(e) ami(e) était-il si réconfortant? Une version de l’expérience a révélé que ce n’était pas seulement la présence d’un(e) ami(e) qui faisait la différence. Pour les participantes, c‘est le fait d’entendre la façon dont l’ami(e) voyait les choses qui les avaient aidées à se rétablir.

Les chercheurs ont pensé que les participantes se sentaient peut-être moins seules dans leurs affects, en étant accompagnées par des ami(e)s. Ils ont émis aussi l’hypothèse que le point de vue avancé par l’ami(e) pouvait sembler plus plausible que le propre avis d’une participante, car la personne n’était pas directement impliquée et avait une distance par rapport aux choses. Cette hypothèse est pertinente car comme l’ami(e) est détaché(e) affectivement, il/elle voit les choses autrement et peut apporter une vision dépassionnée des choses.

«Nous devrions nous pencher sur le soutien social lors d’expériences négatives, car nos amis sont parfois beaucoup plus doués pour réguler nos émotions que nous ne le sommes nous-mêmes», dit aussi l’auteure Razia Sahi.

Bien sûr, regarder les choses sous un autre angle ne pourra pas fonctionner tout le temps, comme le reconnaît Razia Sahi. On pourra ainsi trouver un(e) ami(e) insensible à un certain moment parce qu’il/elle aura voulu nuancer, voir minimiser une situation et qu’il/elle n’aura en réalité pas compris les sentiments négatifs éprouvés par la personne en difficulté. Nos amis peuvent en effet ne pas être préoccupés par la même que nous et passer à côté de nos ressentis ou ne pas les comprendre. Dans ce cas-là leur réinterprétation ne nous aidera pas.

Par ailleurs, cette étude s’ajoute à une ligne de recherche intéressante suggérant que la régulation des émotions, que nous considérons souvent comme une tâche “solo” et introspective, est en fait très sociale. Par exemple, nos partenaires amoureux savent parfois mieux que nous ce dont nous avons besoin pour nous sentir mieux. Et cela révèle que permettre aux autres de nous aider à naviguer dans nos émotions leur permet en fait de réguler également les leurs.

Les émotions que nous vivons, nos ami(e)s aussi les vivent et en parler peut nous faire beaucoup de bien !

A noter qu’il n’est pas toujours facile de demander de l’aide à ceux/celles qui nous entourent, même si nous sommes très proches d’eux/d’elles. Certaines personnes ont en effet peur d’être jugées, peur aussi de gêner les autres en leur demandant un coup de main pour régler un problème ou d’être une oreille attentive. Pourtant à long terme, nous serons tous mieux dans nos baskets si nous choisissons de dépasser nos peurs et de nous soutenir courageusement les uns les autres : )

Si vous ne souhaitez pas vous appuyer sur vos amis proches pour la régulation de vos émotions, vous pouvez à la place faire appel à un thérapeute ou un psychologue / psychanalyste. Ces professionnels de l’écoute et de l’accompagnement sont là pour vous permettre d’y voir plus clair dans certaines situations.

Pour toute demande de renseignement par rapport aux consultations que je propose, n’hésitez pas à me contacter au 06.60.72.81.40 ou par mail à roselinearbeletcabinetpsy@gmail.com. Je pourrai vous recevoir si vous le souhaitez au cabinet du 87 rue Saussière à Boulogne ou en visio-consultation via Skype, whatsapp ou Google Meet.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’étude citée en début d’article, elle se trouve ici (en anglais) : “With a little help from my friends : selective social potentiation of emotion regulation” (https://doi.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fxge0000853)

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